Egaré dans la favela ... Panique à bord !

Quartier de Bonfim 



L’église de Bonfim « Notre Seigneur des bonnes fins » s’élève sur une colline dite « sacrée ». Cette église est un symbole fort du mélange religieux des bahianais. Elle est dédiée au "Senhor do Bonfim", patron des bahianais.
Des milliers de petits rubans multicolores "porte-bonheur", les fitas de bonfim, sont accrochés sur les grilles du parvis de l'église. Tous ces rubans "dansent" au gré du vent.
 
Apparus au début du XIXème siècle à Salvador, ces petits bracelets de tissu ont avant tout une signification religieuse. Les croyants déposaient dans la salle des ex-votos une photo ou une petite statue représentant la partie de leur corps qui avait été soignée, afin de faire une offrande au saint ayant accompli le miracle. En souvenir, ils repartaient avec l'une de ces fitas qui leur faisait office de collier auquel ils pouvaient accrocher des médailles. A l'origine, le nom des saints ainsi que les dessins étaient tracés à la main.
Depuis, la tradition a quelque peu évolué, l'objet se transforme en accessoire de mode, mais une forme de spiritualité y reste liée. Le rituel est d'attacher la fita de trois nœuds, et de faire un vœu pour chacun d'entre eux. Lorsque le bracelet se rompra naturellement, les vœux se réaliseront.


Jour 3 :   Dimanche 3 Mai 2015


Aujourd'hui, nous avons prévu d'aller passer la journée dans le quartier de Bonfim. Il y a 2 ans, nous avions assisté par hasard à la fin de la messe, c'était tellement festif ! On a envie d'en voir un peu plus.

 On arrive sur les lieux un peu en avance, la foule n'est pas encore là. Le ciel est bien gris.
 Achat de fitas. Chacun d'entre nous accroche son bracelet à la grille et y va de son petit voeu.
 En face, au loin, une énorme favela.



L'intérieur de l'église est en très bon état, blanc et or. Sur le côté, la salle réservée aux ex-voto est tout simplement impressionnante. Rapidement la place manque pour accueillir les fidèles. Pas de problème, des chaises sont ajoutées dans les travées et le prêtre invite ses fidèles à s'avancer autour de l'hôtel. Peu habitués aux églises, les "mécréants" du groupe préfèrent rester près d'une sortie pour éventuellement sortir discrètement.




La messe commence. Des chants joyeux fusent. Chacun salue son voisin. Ca me rappelle une messe à Harlem. On chante pour sa famille, les touristes ... L'instant le plus émouvant est l'arrivée dans l'église du Senhor do bonfim. Tout le monde veut le toucher. Très impressionnante, cette ferveur ! Ca donne la chair de poule. Et en fin de compte, on assistera tous à la totalité de la messe. Un grand moment à conseiller même aux non croyants.


Devant l'église, de nombreux marchands ambulants vendent leurs produits. Le jus de canne à sucre qui nous est proposé gentiment ne nous inspire pas quand on voit l'état de la machine. Personne n'aura le courage d'y goûter.




Pour déjeuner, Valéria nous conseille un restaurant de poissons très prisé des brésiliens " recanto da lua cheia" avec vue mer. C'est parti dans un dédale de petites rues très pentues ! On est loin du quartier touristique de Barra.

Il se met à pleuvoir. Henry nous dépose devant le restaurant et part se garer. Nous nous installons tranquillement, le temps passe et toujours pas de Henry ! On finit par s'inquiéter quand il réapparaît enfin. Il a eu la peur des vacances. Après nous avoir laissés, un jeune homme lui a fait signe d'avancer pour trouver une place de libre et il s'est engagé dans une favela. Impossible de faire demi-tour. Panique. Marche arrière toute dans un passage très étroit. Conditionné par tout ce qu'on lit et entend sur la violence au Brésil, il ne donnait pas cher de sa peau !

Valéria se sent un peu coupable de ne pas l'avoir prévenu de l'entrée de la favela au bout de la rue mais dans la précipitation pour se mettre à l'abri avec cette maudite averse, elle a oublié.
Pour se remettre de nos émotions, caïpirinha maracuja ou ananas (un délice) ou bière pour notre aventurier. Le repas typiquement brésilien- moqueca et bolinho- est excellent.
De notre table, nous avons une belle vue sur la mer et la fameuse favela. 



En sortant du restaurant, une jolie petite boutique très colorée attire notre attention. C'est une fabrique de liqueurs. Valéria et Cyril achèteront une bouteille. Le vendeur de "barbapapa" flashy, lui, attend les clients.



A proximité, se dresse le fort militaire montserrat qui domine la baie de tous les saints. On profite d'une accalmie pour aller admirer la vue du haut de la colline.

Un sentier contourne le fort et surplombe la mer. Avec le mauvais temps, la zone est quasi déserte. Je ne me sens pas vraiment en sécurité et préfère rester avec Didier qui dégustera une noix de coco pendant que les autres s'engagent sur le sentier. Rapidement ils rebroussent chemin. Un groupe de jeunes est en train de fumer, des guetteurs sont là et Valéria conseille de ne pas s'y risquer. Une photo vite fait et on déguerpit, assez d'émotions pour aujourd'hui. C'est la seule journée durant notre séjour où l'on aura ressenti un sentiment d'insécurité.


On termine notre promenade par le quartier de Ribeira, son joli port, ses terrasses remplies face à l'océan et surtout son glacier très renommé. On succombera à la tentation mais le choix sera rude parmi la multitude de parfums proposés.
Une belle journée bien remplie.
Pour dîner, Valéria nous emmènera dans une petite pizzeria fréquentée par les locaux. Impossible à trouver dans ce coin perdu si on ne connaît pas. C'est délicieux et vraiment pas cher. Chantal a préféré rester à l'appart, elle est fatiguée. Quand on lui dira ce qu'elle a manqué, elle regrettera !


 



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